Il y a quelques passages dans le canon Pali parlant de différentes incapacités des femmes. Cela inclût le fait d’être un Bouddha pleinement éveillé, être un roi universel qui tourne la roue, être le roi des dieux (Sakka), le roi de la mort (Māra) ou Brahma. Ces positions, il est dit, ne peuvent être occupés que par un homme. Est-ce ce que c’est ce que le Bouddha a enseigné?
Bhikkhu Anālayo discute cette question dans son article « The Bahudhātuka-sutta and its Parallels. On Women’s Inabilities » (« Le Bahudhātuka-soutta et ses parallèles. Sur les incapacités des femmes ») en comparant ce soutta du canon Pali (MN 115) avec sa parallèle du Madhyama Āgama (et d’autres parallèles) dans laquelle cette passage ne se trouve pas.
Et quelle est la conclusion de son analyse?—« En résumé, puisqu’une perte accidentelle ou une omission intentionnelle d’une exposition sur les incapacités des femmes dans le discours du Madhyama Āgama semble improbable, la conclusion la plus simple serait que le sujet des incapacités des femmes est une addition tardive à l’exposition sur les impossibilités dans les différentes versions du discours sur les Nombreux Éléments. A cet égard, la version du Madhyama Āgama témoigne probablement d’une période lorsque le débat n’inclût pas encore les choses que les femmes ne peuvent pas atteindre. »
Ainsi, il n’y a aucune raison de supposer qu’une femme ne devrait pas être capable d’atteindre l’éveil suprême par son propre effort seulement, sans avoir un maître. Ce n’est pas une tâche facile, mais elle ne dépend pas du sexe. Et aussi, une femme peut devenir un grand maître, ou plutôt le plus grand des maîtres, tout comme « notre » Bouddha!
Lisez l’article de Bhikkhu Anālayo ici (en anglais): https://www.buddhismuskunde.uni-hamburg.de/pdf/5-personen/analayo/bahudhatuka.pdf